L'école au pied du lit. Années 80/90

Suite à mon parcours d’enfance des années d’après guerre ,de combattant scolaire handicapé , dans différents établissements dont les moyens pédagogiques hélas étaient de bric et broc , ce qui m’avait lourdement pesé, pour que je m’en ouvre à mes amis de la Jeune Chambre Economique .

Un message très simple qui me trottait fort dans la tête car, j’ai toujours considéré que chacune et chacun peut contribuer au progrès général, nos expérience doivent participer à une prise de conscience, à une mise en pratique, même modeste, de solutions innovantes.

Ainsi donc, un enfant, un adolescent hospitalisé, c’est très souvent une année scolaire sinistrée, il existe à l’époque années 50 / 60 déjà des structures pédagogiques pour les séjours de longue durée (Garches balbutiant et quelques autres.) par contre, le séjour court ou moyen ne bénéficie pas d’un dispositif éducatif financé et supervisé par un quelconque institutionnel, le bénévolat avec son caractère généreux mais aléatoire, est souvent la règle.

L’idée était donc opportune d’étudier la population en pédiatrie et ses besoins sur deux trimestres. En Drôme, en liaison avec le Centre Hospitalier et l’Inspection Académique, l’Ecole Normale, je propose à la Jeune Chambre Economique de Valence la création d’un groupe d’évaluation, d’une commission active sur cette problématique.

Nous lançons la proposition d’une action avec le service pédiatrie du C H que dirige le docteur COTTON chef de service, preneur d’une expérimentation qu’il appelait de ses vœux depuis longtemps , et qu’il soutien totalement

Tout de suite et très rapidement des binômes d’étudiants font un séjour hebdomadaire à l’Hôpital, objectif : connaissance des enfants en séjours divers, pour des thérapies souvent douloureuses, accidents graves, leucémies etc. travail et évaluation qui compteront comme Unité de Valeur dans leur cursus - ces futurs enseignants seront durant leur carrière confrontés à la présence d’enfants à rattraper.

En quelques semaines, les équipes médicales constatent des signes concrets dans le comportement des enfants, l’Ecole au Pied du Lit devient un élément significatif de la guérison, certains enfants demandent à leur parents de venir plus tard car aujourd’hui il y a école (ce que rapporte Roger Gicquel dans sa chronique quotidienne d’EUROPE 1)

Le but est atteint, le signal donné.

Une dépêche d’agence décrivant cette expérience locale, nous avons l’immense surprise de voir débarquer à Valence les correspondants de grands médias pour une idée qui était des plus simples… le cabinet du Ministre de l’Education Nationale Monsieur BEULLAC suit le projet nous dit-on , lequel bilan à l’appui, deviendra un thème national des Jeunes Chambres Economiques à partir du début des années 80

Il se concrétise positivement dans de nombreuses Régions, l’idée étant que les institutionnels, Etat en tête, prennent le relais.

Depuis lors, des dizaines d’établissements hospitaliers ont mis en œuvre ce dispositif dont les effets sont positivement démontrés, à la fois du point de vue des enfants, mais aussi sur le plan de bon déroulement des traitements dont certains sont particulièrement lourds.

On peut considérer au bout de trois décades, que dans un pays comme le nôtre, ce sont certainement plusieurs centaines de milliers de jeunes patients, qui ont bénéficié annuellement de cette action novatrice où tous les partenaires jouent un rôle déterminant.

C’est l’esprit Jeune Chambre, innover, prouver, transmettre

A l’heure du Web et du NET, l’interconnexion des hôpitaux et des Etablissements scolaires n’est plus une vue de l’esprit, la classe peut retrouver l’élève à l’hôpital ou à domicile, pour lui donner ainsi qu’à sa famille, la certitude qu’il n’est pas seul.

C’est pour cela que dans le courant des années 90 la JCEV lança au CH avec succès INTERNET AU PIED DU LIT action positive et prémonitoire qui connait toujours un vif succès

Un beau message dans l’esprit de notre credo, une action concrète et citoyenne qui rejoint l’économie par la pertinence de l’utilisation des moyens publics.

C’est d’abord cela la jeune chambre